Edgar Maxence,

La Poésie du Recueillement



Edgar Maxence – Solitude – acquis en 1910 – 110 x 145 cm

 

C’est une nature aux horizons masqués de noires densités, où les arbres dressés, sinueux et sages tels de vivants piliers, veillent en sentinelle sur le silence. Les troncs sombres des pins, irrigués par les flots ocre-rouge d’un sol d’automne, s’élèvent, se tendent et se courbent. Ils se font rempart d’une industrie nouvelle et foyer pour l’imaginaire. D’une quiétude presque inquiétante, une jeune femme trône en musicienne, rigide et droite tels les arbres qui l’entourent. La cambrure légère de son dos relève son thorax vêtu de velours. Sa chevelure rousse resserrée dans une coiffe d’étoile, surplombe son buste comme une flammèche timide. Sa robe d’émeraude rutile d’ornements délicats qui, déroulés de fines arabesques, imitent des myriades de ramilles. Légèrement froissée, l’étoffe précieuse couvre, recouvre, cache et préserve une peau d’albâtre. La chasteté scintille comme un soleil pâle, une lueur blafarde dans l’ombre d’un sous-bois. Ses mains légèrement élevées semblent flottantes. En elle, plus de spectre que de chaire. De là, le silence émane d’une corde pourtant frottée. Enfin son visage serein et absent. Les généreuses pommettes rosées, les lèvres rouges finement sculptées et le regard clos la rendent aussi précieuse que son instrument.

 

Quand l’Idéal rencontre les Symboles


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